La CFE-CGC a consulté ses représentants dans les entreprises de la métallurgie, et une conférence de presse s’est tenue en mai pour en détailler les conclusions.
Il ressort de cette grande enquête que la majorité des entreprises a appliqué la nouvelle convention collective. Il reste 30% des entreprises qui ne l’appliquerait pas correctement. Si 96% des représentants de la CFE-CGC ont indiqué que leur entreprise a communiqué à leurs salariés leur fiche emploi, ils ne sont que 65% à avoir reçu la classification de leur emploi.
Le déploiement a été majoritairement tardif, dans les 6 derniers mois avant application, et beaucoup de représentants notent un manque de transparence, que nous avons également retrouvé chez JTEKT. Ce manque de transparence se traduit par une rétention des informations pour les salariés ou les élus, comme le catalogue des emplois, leur classification, ou même le nombre d’emploi présents dans l’entreprise.
“Le bilan n’est pas catastrophique mais pas brillantissime non plus”, regrette Fabrice Nicoud, qui est le président de la métallurgie CFE-CGC. Et même si “Les classifications auraient dû être prises comme un sujet de transformation de l’entreprise”, on peut constater que certains services RH ont préparé ce grand changement avec les moyens du bord, mais de nombreuses entreprises ont subi ce changement comme une obligation juridique, et l’ont “bâclé (…) sans vraiment se pencher sur les sujets comme la progression de carrière ou la répartition des cadres le long des 8 échelons prévus”. Selon Fabrice Nicoud, qui a participé à la négociation de cette convention, 60 à 80 % des cadres sont tassés dans les niveaux F11 et F12, et “ce n’était pas du tout la volonté des négociateurs de la nouvelle convention collective puisque nous avons prévu 8 coefficients jusqu’à I18”.
Nous notons également dans les remontées du terrain que les partenaires sociaux ont souvent été tenus à l’écart, “Souvent, le minimum d’une consultation du CSE est respecté, mais ça s’arrête là”, indique Fabrice Nicoud.
Le cœur de ce nouveau système est la fiche emploi, qui ont été parfois été peu assez nombreuses. Le risque est le regroupement “à minima” de salariés, qui se sentent dévalorisés et non reconnu dans leur travail. Cela pose des difficultés à court terme de motivation, de reconnaissance, voir de sens dans leur travail, et à long terme cela questionne sur l’attractivité de la branche métallurgie.
Si le nombre dépend de l’activité et la taille de l’entreprise, Selon Fabrice Nicoud, “200 à 300 personnes ne peuvent faire la même chose, la bonne maille me semble plutôt autour de 15 à 20 salariés”.
Selon le bureau national de la CFE-CGC métallurgie, les entreprises concernées doivent s’atteler à rectifier ces écarts avec la convention, et être attentives aux écarts entre entreprises, car cela posera des problèmes d’attractivité qui seront préjudiciables aux employeurs.
Le sujet qui se posera naturellement dès maintenant aux entreprises est la valorisation des parcours des salariés. Le nouveau système de classification étant basé sur l’emploi et plus sur les personnes. Ce sera la prochaine évolution à mûrir et traduire dans les entreprises.