Avis donné par la CFE-CGC lors de l’information-consultation des CSE sur le Plan de Sauvegarde de l’Emploi

Avis donné par la CFE-CGC lors de l’information-consultation des CSE sur le Plan de Sauvegarde de l’Emploi

Dans la démarche de PSE lancée par la direction de l’entreprise, 2 réunions de CSE Central sont essentielles : l’ouverture (dite R1) et la finalisation du projet (dite R4).

La R1 s’est déroulée le 10 avril, la R4 le 9 Juillet. (le délai de 3 mois est défini par la loi).

La démarche de PSE est ce que l’on appelle une “information-consultation” du CSE. C’est à dire que la direction informe les membres du CSE, et attend en retour un avis motivé (pas oui ou non, mais plutôt un avis sur des points d’attentions et d’améliorations que le projet devrait avoir).

L’information consultation concerne les 3 livres du PSE:

Livre I : Mesures d’accompagnement (=l’accord)

Avis CFE-CGC : Le projet de Plan de Sauvegarde de l’Emploi présenté par la Direction dans sa version initiale affichait des mesures d’accompagnement nettement insuffisantes pour permettre aux salariés d’envisager un reclassement dans de bonnes conditions.

La négociation a permis de trouver des points de convergence sur un certain nombre de mesures qui participeront à favoriser le rebond professionnel des salariés touchés par le plan. Néanmoins, malgré ces avancées, certaines de nos propositions n’ont pas reçu l’écoute que nous attendions et nous ne sommes pas totalement convaincus par les mesures d’accompagnement destinées à inciter nos collègues à se porter volontaires.

Livre II : Le projet d’organisation (la justification et le détail du projet de réorganisation)

Avis CFE-CGC : Les éléments présentés dans le livre II ne permettent pas d’être confiants dans la robustesse du plan de restructuration. En effet, si le contexte automobile mondial et européen est beaucoup développé, les difficultés et points d’améliorations propres à l’entreprise ne sont absolument pas abordés, alors même que des audits ont été menés par le cabinet Rolland Berger. Les conclusions de ce rapport, dont le CSE n’a pas eu connaissance malgré sa demande appuyée, devrait être le diagnostic guidant la réorganisation.

Le rapport du cabinet de l’expert (SECAFI) confirme notre sentiment que sur les 4 piliers de redressement de l’entreprise, à savoir : ce PSE, le changement de mix produit, la diversification et les gains de productivité, le PSE est le seul pilier documenté et assuré.

Ainsi, à part pour le pilotage projet, pour lequel la réorganisation montre un début de réflexion, mais non abouti, l’ensemble de la réorganisation est très comptable. Les effectifs de production sont réduits pour être indexés sur les volumes de production estimés et les emplois indirects selon un pourcentage fixe dans chaque département.

Les travaux d’adaptation de l’empreinte industrielle (libération d’espaces industriels), et l’organisation en 2 divisions géographiques Est/Ouest, associés au manque de perspective pour les sites français, nous inquiètent particulièrement pour la pérennité du site et nos emplois.

Livre IV : Conséquences en matière de santé, sécurité et conditions de travail du projet de restructuration

Avis CFE-CGC : L’organisation a été redéfinie par le comité de direction, sans prendre en compte la réalité du terrain. Aucune concertation n’a été entreprise avec les opérationnels managériaux dans la préparation de cette réorganisation.

La suppression des postes entraine de très nombreux transferts de charge qui n’ont pas été étudiés par le cabinet extérieur mandaté pour ce travail. Cela entrainera des risques de surcharge qui nous ont déjà été remontés par des collègues et managers dans un contexte où la majorité des collaborateurs est déjà en surchauffe du fait des réductions d’effectifs silencieuses précédentes, sans modification des organisations.

Dans ces conditions, les salariés auront des difficultés à s’approprier la nouvelle organisation et s’engager pleinement dans le redressement de l’entreprise. Ce rendez-vous manqué avec les salariés nous fait craindre la poursuite du départ de nos compétences à terme.

La commission d’étude de charge proposé dans le plan pourrait être une bonne initiative, à condition qu’elle ait une délégation claire de la direction dans les actions à entreprendre, y compris sur des recommandations de modification d’organisation, de tâches et de méthodologies de travail. Nous appelons à ce que cette commission soit un comité de pilotage qui intervient dans tous les départements de l’entreprise.

Nous recommandons que le même cabinet qui est intervenu dans la rédaction du livre accompagne cette commission dans ses travaux sur l’ensemble de la période nécessaire au retour à la crédibilité de notre organisation pour nos salariés. L’indicateur de cette confiance pourrait être une enquête auprès des salariés avant/après.

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