Le 04 novembre dernier, un collectif féministe ,”Les Glorieuses”, initiatrice du mouvement #4Novembre9h10, déclarait que les femmes commençaient à travailler gratuitement à cette date du fait des écarts de rémunération par rapport aux hommes.
Ceci correspond à un écart moyen de salaire de 15% à 17% à poste équivalent entre homme et femme. Cela dure depuis plus de 15 ans mais nous savons tous que l’histoire du travail des femmes en France n’est pas un long fleuve tranquille.
Selon ce collectif, les actions principales devraient se situer envers les critères suivants :
- L’application de l’éga-conditionnalité (imposition à l’obtention de marché public, subventions… de l’état seulement aux entreprises respectant l’égalité H/F)
- L’évolution du congé maternité et paternité
- La revalorisation des salaires
En effet malgré les différentes lois qui obligent les sociétés de plus de 250 personnes à mesurer les écarts de rémunération entre hommes et femmes, force est de constater que l’écart a de la peine à être comblé….
Au rythme actuel ou les actions avancent, il faudrait attendre 2234 pour voir celui-ci se rétablir selon certaines études.
Pourquoi sommes-nous dans une telle situation ?
La raison est assez simple la méthode de calcul pour combler l’écart de rémunération entre homme et femme est imposée par le gouvernement. Vous pouvez même accéder à une feuille de calcul Excel sur le site « .gouv »….
Cette méthodes impose 5 critères de notation :
- Ecart de rémunération (40 points)
- Ecart de répartition des augmentations individuelles (20 points)
- Ecart de répartition des promotions entre les femmes et les hommes (15 points)
- Pourcentage de salariées augmentées au retour de congé maternité avant la fin de l’année de référence (15 points)
- Nombre de personnes du sexe sous-représenté dans les 10 plus hautes rémunération (10 points)
JTEKT applique strictement la règle et obtient un score de 88 points. A ce stade, aucune demande de plan d’action car il faut une note de 75 mini et si tel était le cas, l’entreprise aurait 3 ans pour se mettre à niveau….
Malgré tout, le score reste honorable au sens « gouvernemental » du terme.
Quand on discute avec nos collègues féminines, la vision est évidemment bien moins bonne puisqu’elles courent pour la plupart après le mini de leur catégorie.
La raison est simple, la méthode imposée lisse énormément les écarts, on vous explique par exemple sur un critère :
- Etape 1 : calculer les effectifs de 32 groupes croisant 4 CSP et 4 tranches d’âges pour les 2 sexes (ne pas tenir compte des groupes de moins de 3 femmes ou de 3 hommes)
- Etape 2 : calculer la rémunération moyenne annuelle pour chacun des 32 groupes valides
- Etape 3 : calculer l’écart de moyenne de rémunération en pourcentage et appliquer le seuil de pertinence de 5%
- Etape 4 : calculer l’écart pondéré par rapport à l’effectif de chacun des groupes valides rapporté à l’effectif total considéré
- Etape 5 : calculer l’écart global en additionnant tous les écarts pondérés des groupes valables (en valeur absolue)
En gros on moyenne tout du début à la fin, on ne tient compte que de ce qui dépasse 5%, on pondère à l’effectif et on additionne les écarts tant et si bien que si il existe des écarts en sortie de calcul positif en faveur des femmes et positifs en faveur des hommes…. Ils s’annulent dans le résultat !!!
Elémentaire mon cher Watson !
Alors, JTEKT atteint un bon score, sauf pour le dernier ou il prend un zéro pointé. Aucune femme dans les 10 plus gros salaires de l’Entreprise. Pour le reste et compte tenu de la méthode de calcul, c’est carrément la meilleure note partout, donc TOUT VA BIEN !
Malheureusement, mises à part les startups et autres entreprises avant-gardistes en terme de management, qui ont une vision très moderne des rapports H/F, le système français, très vieille France, conduit toujours de manière inévitable à ces inégalités salariales à poste équivalent.
Alors, doit ont voir dans la future nouvelle convention collective, qui note l’emploi et plus la tête du Client, une opportunité de restaurer un réel équilibre ???
Nous CFE-CGC y veilleront, c’est une nécessité absolue.