Handicap : un accord de référence chez Adecco

Handicap : un accord de référence chez Adecco

À l’origine de l’essentiel de son contenu, la CFE-CGC du leader de l’intérim en France vient de parapher un accord handicap bien ficelé et bien financé.

Mission accomplie : le 17 mars 2021, la CFE-CGC, en la personne de sa représentante Fanny Carayon, déléguée syndicale centrale, a signé l’accord handicap chez Adecco. Nom exact : « Accord d’entreprise en faveur de l’intégration et du maintien dans l’emploi de salariés en situation de handicap ». Co-signataires : la DRH Sophie Postic et trois autres syndicats (CFDT, FO et UNSA). Budget : 1,2 million d’euros sur trois ans, entre 2021 et 2023. Durant deux mois de négociations sans accrocs notables, la CFE-CGC a été force de proposition.

« Nous sommes à l’origine de plusieurs dispositions phares de ce texte, revendique Arnaud de Brienne, le délégué syndical central adjoint de la CFE-CGC dans le groupe. Sans qu’il y ait de problématique particulière du handicap chez Adecco, étant donné que nos salariés exercent des métiers à 100 % tertiaires, nous avions le sentiment que ce sujet avait été un peu laissé de côté. Et nous avons beaucoup œuvré pour trouver des solutions que l’entreprise puisse mettre en place de façon éthique. »

DES ENGAGEMENTS EN FAVEUR DE L’EMPLOI DE PERSONNES EN SITUATION DE HANDICAP

Sur toute la durée de l’accord, Adecco s’engage à recruter 39 salariés en situation de handicap en CDD, en proposant a minima, dans 50 % des cas, des contrats de 6 mois et en transformant a minima 30 % des CDD en CDI. L’entreprise s’engage aussi à intégrer 45 alternants en situation de handicap, à raison de 15 par an, et à transformer a minima 30 % de leurs contrats en CDI à la fin de l’alternance. L’objectif est d’atteindre, en 2023, un taux d’emploi direct de 4 % de collaborateurs en situation de handicap sur un effectif d’environ 3 300 salariés permanents en France.

Pour veiller au grain, une Commission de suivi paritaire est instaurée. Elle pourra accueillir ponctuellement des invités (responsables de directions opérationnelles ou supports, salariés, partenaires) en fonction des sujets à porter. Elle se réunira fin 2021 pour effectuer un premier bilan général. Des indicateurs de suivi de l’accord par types d’actions sont définis et listés. À noter : la direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (Direccte), à qui l’accord a été soumis, l’a salué de trois mots chaleureux – « feedback très favorable » – au début de son courriel de validation.

Juste après celui sur le handicap, un accord de gestion des emplois et des parcours professionnels (GEPP) a été signé majoritairement chez Adecco. En revanche, celui sur le télétravail a capoté. « Nous ne l’avons pas signé, explique Arnaud de Brienne, car nous avons rencontré une vraie pierre d’achoppement avec le refus d’indemnisation des coûts et les faux frais liés au télétravail (électricité, ordinateur qui tourne toute la journée, chauffage, sacrifice de mètres carrés sur le lieu de vie…). Autant de dépenses induites que l’entreprise transfère sur les salariés et qu’elle économise pour sa part, comme le montre actuellement la suppression par Adecco de deux étages de bureaux à La Défense (Hauts-de-Seine). »

Gilles Lockhart

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