Négociation d’intéressement – la CFE-CGC face à un mur

Ce jeudi 21 juillet s’est tenu la 3^ème réunion de négociation sur l’intéressement à Blois.

Ci-dessous les propositions faites par la Direction lors de la négociation du jeudi 7 Juillet :

A noter : les indicateurs sont figés au mois le mois, ce qui permet de fixer des montants de prime sans les voir se dégrader (actuellement l’accord d’intéressement de Dijon fonctionne de cette façon).

Comme à notre habitude, la CFE-CGC des établissements français a présenté à la Direction des propositions élaborées. Cette préparation s’est faite non sans mal car la Direction prend pour habitude de nous transmettre des données à la dernière minute et ce, malgré nos multiples relances.

C’est aussi à cela que l‘on note la qualité du dialogue social.

Nos revendications visaient à rendre les indicateurs d’intéressement :

• plus simple et compréhensible en étant moins nombreux,
• plus vertueux en supprimant les critères stigmatisant qui sont d’un autre siècle comme l’absentéisme et les accidents du travail,
• plus égalitaire en introduisant une dose de proportionnalité par rapport aux salaires comme cela est fait dans la plupart des entreprises.

Certaines de ces demandes étant même portées par toutes les organisations syndicales.

La Direction a rejeté toutes nos demandes sans même se donner la peine de les étudier. En revanche, la Direction a fait une simulation des propositions des autres organisations syndicales.

La Direction trouve que les propositions faites par la CFE-CGC sont trop complexes à mettre en place. Ces méthodes de calcul d’intéressement basé sur un pourcentage du salaire sont pratiquées dans de très nombreuses entreprises du secteur mais JTEKT aime rester à l’âge de pierre car SmartRH ne saura pas faire (SmartRH est une bonne excuse pour tout).

Lors de cette réunion, la Direction a accordé les aménagements suivants :

• Passage à 3 paliers au lieu de 2,
• Modification des paliers des différents objectifs pour avoir une chance d’atteindre une valeur minimale de la prime,
• Un abondement de 50 % de la totalité de la somme de l’intéressement sur le Plan d’Epargne Entreprise (PEE).

Pour faire un résumé rapide de cette négociation :

• Aucune des revendications de la CFE-CGC n’a été prise en compte, toujours trop compliquée pour une application chez JTEKT.
• La négociation consiste à appliquer les domaines choisis par la Direction dès le début, pas de négociation sur ce point.
• Une négociation avec un impératif de base pour la Direction qui est un montant de versement de prime de 1200€ maximum malgré les 2560€ mis en avant et avec un montant identique pour tous les salariés.

Il va falloir s’habituer à des “négociations” France qui se limitent aux propositions de la Direction (qui forcément sont les bonnes pour l’entreprise) où toute proposition de notre part sera ignorée.

Cependant, il faudra retenir que la CFE-CGC a essayé de sécuriser un montant d’intéressement qui devrait dépasser les 1000 € ce qui est bien pour le pouvoir d’achat.

Un accord d’intéressement s’applique uniquement lorsque la majorité des organisations syndicales le signe donc la signature de la CFE-CGC est obligatoire (pour rappel : la CFE-CGC pèse 50%). Pour la CFE-CGC, il est impensable de priver nos collaborateurs de cette opportunité. C’est sans doute cette logique qui permet à la Direction de “négocier” de la sorte.

Pour être honnête, la CFE-CGC est de plus en plus déçue du modèle de semblant de négociation à la sauce France où le temps passé à faire des propositions est balayé d’un revers de la main par la Direction sur la base de leurs propres propositions. Ce n’est pas notre manière de faire depuis des années, la CFE-CGC revendique une approche moderne du dialogue social.

La tendance est à un monologue social de la part de la Direction et la CFE-CGC devra s’adapter.