Bilan d’une période charnière pour JTEKT

Bilan d’une période charnière pour JTEKT

Les dernières élections ont redonné à la CFE-CGC 50% des voix du CSE. Ce fut possible grâce à votre mobilisation au moment du vote de vos représentants du personnel. Cette mobilisation notable pour le collège ETAM et spécifiquement cadre qui est culturellement et socialement moins porté sur ces questions de représentation du personnel, s’est faite en réaction à l’affaire des trois week-end Disney organisés par la CGT pour un public restreint, qui a coûté 100K€ au CSE pour au final bénéficier à une soixantaine de personnes. Cette prise de conscience du détournement d’un bien commun qui aurait dû être au service de l’ensemble des salariés et non pas d’une partie ciblée fut le déclencheur de votre mobilisation pour éliminer la précédente équipe étant donné sa gestion calamiteuse.

Prise en charge du CSE –Social

Le premier chantier a été de rétablir la comptabilité du CSE social, qui avait été malmenée lors de la précédente mandature. Cela a été un gros travail de recherche, d’analyse des comptes qui n’étaient jusque-là pas tenus avec des écarts d’inventaire de tous types et des prestations que l’on qualifiera de façon euphémique de mal négociées. Ces constatations nous ont amenés à déposer plainte en gendarmerie – enquête toujours en cours. En tout état de cause cela coûte très cher au CSE social. Cet argent gaspillé est autant de moins que nous avons pu redistribuer aux salariés. Pour rompre avec cette opacité que nous avons constatée, le trésorier présente les comptes détaillés en séance du CSE. Si nous sommes reconduits à la gestion du CSE Social, nous continuerons à informer les salariés via le CSE. Ce travail prend beaucoup de temps mais c’est notre devoir !

Négociation du PSE

Puis rapidement le PSE a été déclenché. Cela a nous demandé un gros travail ; en effet, nous étions les principaux porteurs d’idées lors des négociations. C’est un travail long qui a nécessité beaucoup de préparation pour, en amont des réunions, formuler et formaliser les revendications que nous étions les seuls à transmettre systématiquement. Nous avons recherché pour l’ensemble des salariés un accord cadre qui permette à chacune des personnes visées d’être la mieux accompagnée pour pouvoir retrouver, un emploi, une formation, une aide pour se lancer vers la création d’entreprise.

Seules la CFDT et la CFE-CGC ont signé l’accord du PSE ce qui a conduit à avoir une indemnité supra-légale de minimum 14 K€ supplémentaires.

Le bilan de ce travail de reconstruction des personnes licenciées et de leur accompagnement s’est globalement bien passé. Nombres d’élus de la CFE-CGC ont assuré un suivi individuel des personnes, parallèlement au dispositif d’accompagnement que le CSE avait choisi en la société Oasys pour coacher nos collègues dans une reprise d’activité. Humainement nous avons été à vos côtés et des relais auprès des Ressources Humaines.

Un contexte perturbé par l’état d’urgence dû à la COVID

La COVID nous a touché de plein fouet, alors même que nous étions déjà en activité partielle “économique” depuis près d’un an. Nous avons alors imaginé et négocié le principe de solidarité entre tous les salariés à travers la “cagnotte”.

Au début de la crise, entre mars et octobre 2020, les cadres étaient indemnisés à 100%. Nous étions alors dans le cadre de l’activité partielle classique.

Les autres personnels à 70% du brut (87% du net). Le principe était d’être solidaire avec les salariés ayant les salaires les plus bas. L’objectif était d’amener tous les salariés à obtenir 92% de leur net les jours d’Activité Partielle. Les indemnités non versées aux cadres étaient reversées aux techniciens et ouvriers. Si ce mécanisme était excédentaire, il alimentait une “cagnotte”.

La CFE-CGC a été encore leader dans sa façon de proposer à l’entreprise et aux autres instances syndicales sa vision raisonnée d’une forme de solidarité. Même si nous avons pris conscience que cela a pu pour certains d’entre vous – les cadres – être défavorable vis-à-vis de votre propre situation familiale, il n’en reste pas moins que le sacrifice financier demandé a permis de montrer une solidarité effective entre nous. Qu’elle soit saluée ici.

Dès novembre 2020, et jusqu’à aujourd’hui, les cadres aussi sont indemnisés à 70% du brut également ! (C’est le dispositif Activité Partielle Longue Durée qui est différent de l’Activité Partielle)

La cagnotte constituée en 2020 vous a donc permis de compléter les jours d’AP, même les cadres, pour être indemnisés à 92% du net, au lieu de 87%.

Le télétravail

Le télétravail s’est généralisé et nous avons réussi à faire ajouter dans l’accord d’entreprise l’indemnité télétravail. Elle n’est aujourd’hui que de 1 euro, c’est peu, mais l’important pour nous était de la mettre en place, et c’est maintenant un élément qui est discuté aux NAO et que nous commençons déjà à négocier dans les négociations en cours sur la fusion.

La fusion

La fusion est ensuite arrivée, et nous avons dû négocier durement la préservation de nos avantages. La suppression de la prime de départ à la retraite était une priorité de la Direction et ayant compris cette volonté, nous avons tout mis en œuvre pour que l’avantage que représentait cette prime soit transformé en prise en charge de frais de santé. Cela se traduit, pour nous qui sommes à Irigny, par une mutuelle remboursant de nouveaux soins. Pour d’autres sites où la mutuelle était partiellement payante et avec une couverture plus faible, c’est un gain très important pour l’accès aux soins. Là encore, pour les salariés d’Irigny il y a eu une dégradation des frais d’optique notamment sur les verres complexes. Nous allons mettre ce point à l’ordre du jour lors des futures négociations.

L’impact le plus important de la fusion est que nous devons intégrer les sites de Blois et de Dijon pour le dialogue social, le site d’Irigny n’en étant plus le périmètre exclusif tel que nous le connaissions ; les interlocuteurs ont donc, pour certains, changé. Il faut en prendre acte et reconstruire un dialogue avec la Direction qui prenne en compte non seulement les usines mais aussi les fonctions supports essentiellement basées sur notre site. Ce sera l’enjeu majeur pour la future mandature de vos représentants que vous allez élire l’année prochaine.

Les négociations dans le cadre de la fusion sont nombreuses et très variées, elles demandent du temps de préparation pour arriver avec les meilleures propositions. D’autant plus que la Direction ne compte pas aligner les prestations au mieux disant systématiquement.

RTT et NAO

La négociation de la fusion est longue et compliquée, le dialogue social est difficile avec de nouveaux acteurs autour de la table ; nous avons néanmoins réussi à obtenir la conservation des 15 jours de RTT pour les personnels en journée !

Cette année les NAO ont été nationales, nous avions posé comme première revendication que les rattrapages des minimums de rémunération nationales soient réalisés avant augmentation (donc cela se cumule). Nous étions les seuls à insister sur ce point, et nous avons finalement réussi à l’obtenir. Cela a été un gain très important pour tous les cadres dont le salaire a été augmenté pour être confirme aux minimaux nationaux. Ne pas négocier ce point aurait été une double peine : vous auriez perdu votre droit à être au minimum national jusqu’à ce jour et on vous aurait donné l’illusion d’être augmenté alors que l’augmentation était une obligation légale !

Ensuite, nous avons obtenu 4,3% d’augmentation générale ; c’était l’accord NAO à la fin de la négociation. Mais la Direction a jugé opportun de modifier ce résultat site par site, le soir après la négociation, pour servir l’intérêt de certains syndicats (mais pas la CFE-CGC). Conséquence à Irigny, le 4,3% est devenu 4%. Les 0,3% ont été utilisés pour assurer un minimum d’augmentation aux salaires les plus bas.

Cet évènement nous fait dire qu’il est nécessaire qu’il y ait un contre-pouvoir fort des représentants du personnel Cadre et ETAM qui travaillent en journée sur le site d’Irigny pour défendre les collèges 2 et 3 face à une vision uniquement usine. Notre vision est qu’il faut arrêter d’opposer les uns contre les autres. Certes il est facile d’arrêter les usines lors des négociations salariales pour tordre le bras à la Direction. Ce que nous ne pouvons pas faire pour montrer notre mécontentement, si ce n’est de démissionner les uns après les autres, prenant 20 à 30% d’augmentation de salaire dans un marché de l’emploi très porteur.

Il reste des combats à mener, notamment sur la représentativité des cadres dans l’entreprise, qui est mise à mal par la Direction et les syndicats non signataires de l’accord CSE Central. Le CSEC va gérer tous les sujets nationaux, qui sont nombreux étant donné que nous sommes dorénavant tous salariés de la même entreprise, qui comprend 3 établissements. Nous avons négocié dans l’accord d’entreprise CSEC : 5 élus à Irigny (1 par collège, 2 élus supplémentaires), 4 à Dijon (1 par collège, 1 élu supplémentaire) et 3 à Blois (1 par collège), c’est ce qu’il y a dans l’accord. La loi impose au minimum 2 élus/site soit 6 élus dont 1 cadre, c’est inacceptable par rapport au nombre de cadres que nous sommes à Irigny !

Mais en l’absence de majorité dans la signature de l’accord (que nous sommes les seuls à avoir signé à ce jour) l’inspection du travail (la DREETS) est saisie et arbitrera le nombre d’élus.

Terme du mandat

La mandature en cours arrive à son terme au début de l’année prochaine et vous allez devoir bientôt revoter pour élire les représentants du personnel qui vous représenteront pour les prochaines années. Nous vous invitons à vous reporter à l’article dédié pour plus de détails.

Il ne nous reste plus qu’à vous souhaiter de belles fêtes de fin d’année, entourés de vos proches !

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