Nouveau président de l’Association de gestion du fonds pour l’insertion des personnes handicapées, Christophe Roth, par ailleurs délégué national CFE-CGC, évoque les missions de l’instance.
Vous êtes depuis septembre 2021 le président de l’Agefiph. Quelle est la spécificité de cette structure ?
L’Agefiph regroupe 450 personnes chargées du développement de l’inclusion des personnes en situation de handicap dans et pour l’emploi en France métropolitaine et en Outre-Mer. Créée par la loi du 10 juillet 1987 qui instaure l’obligation pour les entreprises du secteur privé d’employer 6 % de personnes en situation de handicap, cette association a vu son action renforcée par la loi de 2005 sur l’égalité des chances. Acteur incontournable de la politique handicap et interlocuteur privilégié des pouvoirs publics, l’Agefiph a une gouvernance élargie qui inclut des employeurs, des organisations syndicales, des représentants des associations de personnes en situation de handicap, des personnes qualifiées désignées par l’État et par chaque collège.
Quelles sont les grandes lignes de votre feuille de route ?
Le moteur de mon action, c’est la conviction qu’en soutenant l’emploi et le maintien dans l’emploi des personnes en situation de handicap, on fait avancer l’égalité des droits et des chances. Je me suis engagé pour les personnes handicapées, en raison notamment de mon expérience personnelle, puis dans le cadre de mes fonctions syndicales et au sein des deux fonds pour l’insertion des personnes handicapées. Je suis un président de l’Agefiph en situation de handicap, mais pas une tête de gondole. Je nourris de grandes ambitions pour que nos actions au service des personnes en situation de handicap et des entreprises soit bien identifiée et proche de leurs attentes.
Je suis notamment convaincu que l’alternance est la voie royale pour l’inclusion des jeunes en situation de handicap, car elle permet une adaptation progressive des postes de travail et la suppression des idées reçues et des craintes potentielles des employeurs. On peut aussi citer le CDD tremplin, un dispositif axé sur l’accompagnement de l’employé en situation de handicap et de son entreprise. Le conseil d’administration de l’Agefiph vient par ailleurs d’initier les travaux pour concevoir la stratégie 2023-2027. Ils s’appuieront sur les conséquences identifiées de la crise sanitaire.
Sur quoi porte le partenariat entre l’Agefiph et la CFE-CGC ?
Il s’agit d’une convention triennale (2021-2023, reconductible) qui intègre des actions et des pilotages nationaux et régionaux. Ses axes directeurs sous-tendent plusieurs ambitions sur les différents sujets comme changer le regard sur le handicap psychique, former les militants CFE-CGC à être des acteurs efficaces dans le monde du travail, les sensibiliser aux questions d’accessibilité numérique et les faire monter en compétences pour négocier une politique handicap en entreprise. Sans oublier d’entretenir le dynamisme du réseau handicap en région dans le contexte de la réforme territoriale de la CFE-CGC. Les échanges se déroulent aussi au niveau des fédérations, au sein du groupe interfédéral handicap et de celui des référents régionaux handicap. Nous poursuivons également la montée en compétence des deux experts confédéraux au handicap, afin de démultiplier les actions.
Propos recueillis par Gilles Lockhart